Pour Daniel Bensaïd, les révolutions sont « l’irruption du possible ». Elles sont aussi l’invention du possible…
Ainsi la révolution tunisienne, l’égyptienne : processus permanents, en grande partie spontanés, obstinés, courageux, combinant revendications démocratiques et revendications sociales, conscients des affrontements décisifs pour le pouvoir.
Ceux qui refusent de laisser la place, déchaînent la violence. Contre-révolution qui, en Libye (et ailleurs) va jusqu’à la guerre contre le peuple. Les gendarmes du monde impérialiste interviennent, craignant de perdre le contrôle.
L’« actualité de la révolution », en partie défaite par la domination mondiale du néolibéralisme, n’a pas été invalidée : déjà, le réveil de l’Amérique Latine avait fortement secoué l’Empire…
Elle retrouve une nouvelle jeunesse, figeant les ricanements des cyniques qui se moquaient des nostalgiques du grand soir ou du petit matin, du pouvoir de la rue ou de la prise du palais d’hiver …
On croit connaître l’histoire… Pourtant, il faut dégager des tentatives révolutionnaires passées ce que Daniel Bensaïd appelle : « l’actuel encore actuel », ce qui reste contemporain. La Commune de Paris, la révolution espagnole, Mai 68 – terribles et passionnants - éclairent le présent et le présent, à son tour, les éclaire.
Ce mois de mai 2011, ici et là, relance la perspective d’une transformation sociale et « socialiste », seule alternative possible au capitalisme sénile embourbé dans sa crise.
Quelle image pourrait symboliser tout cela ? Celle d’une nouvelle flottille que la mer porterait vers Gaza…
« Le Bar des Amis »
Daniel Bensaïd, disparu il y a maintenant un an et demi, est un enfant du pays. Né à Toulouse, il a grandi dans le quartier St Agne : certains se souviennent du « Bar des Amis » que tenaient ses parents. Il est parti à Paris en 1966 pour continuer ses études mais surtout, on ne le saura que plus tard, pour préparer Mai 68…
Le Mai Daniel Bensaïd
C’est le nom choisi pour l’association qui s’est créée à Toulouse, à l’initiative du NPA31. Il ne s’agit pas seulement de conserver ou de commémorer le parcours et les textes de Daniel, mais de faire vivre sa réflexion politique en « association ouverte » avec toutes celles et tous ceux qui ne baissent pas les bras devant la dureté du monde capitaliste et cherchent, à leur façon, à en finir avec lui. L’adhésion à l’association est possible pendant nos soirées.