Citations de Daniel Bensaïd

«Etre communiste,  c’est encore la façon la plus claire de déclarer une opposition irréductible à l’ordre marchand comme à l’ordre bureaucratique.
In Penser Agir (2008) p. 40

«Dans l’ordre de l’engagement, la seule question qui vaille d’être posée est de savoir si l’ordre établi est humainement tolérable ou s’il est nécessaire de le changer. ''Même si tu n’es pas sûr d’y parvenir, agis en sorte que le nécessaire devienne possible'', telle pourrait être la maxime laïque de la politique révolutionnaire.».
id. (2008) p. 53

« D’ailleurs, lorsqu’on s’interroge sur l’actualité de la lutte des classes, on met essentiellement en doute l’existence du « prolétariat » ou d’une classe ouvrière. On ne semble guère se demander, en revanche, si la bourgeoisie a disparu !».
Id. (2008) p. 61

« Les révolutions ne sont pas réglées sur l’harmonie. Leur figure n’est pas la concordance, mais la discordance des temps. Intempestives, elles viennent toujours trop tôt et trop tard. ».
Id. (2008)  p.75

« C’est le propre d’un évènement : les conséquences ne sont jamais déterminables à l’avance ! ».
Tout est encore possible (2010) p .19

 « …la politique n’est pas la traduction d’un récit historique écrit à l’avance, elle est un moment de décision entre différentes possibilités présentes dans une situation donnée.».
Tout est encore possible (2010) p.48-49

« La ''révolution permanente'' rassemble en une seule formule algébrique trois registres temporels : celui du passage brusque de la révolution démocratique à la révolution sociale ; celui du passage prolongé de la révolution politique (changement du pouvoir) à la révolution culturelle (transformation des mœurs) ; celui du passage de la révolution nationale à la révolution mondiale.».
Le pari mélancolique (1997) p. 73

 « Dans la crise révolutionnaire, plusieurs temps se mêlent et se combinent (..).  L’art du mot d’ordre est un art de la conjoncture. Telle consigne, valable hier, ne l’est plus aujourd’hui, mais le redeviendra demain(…). Mais qu’en est-il au juste de la crise ?  Lénine n’en donne pas une définition précise. Il énumère plutôt ses conditions algébriques générales : quand  ceux d’en haut ne peuvent plus …; quand ceux d’en bas ne veulent plus… ; quand ceux du milieu hésitent et peuvent basculer.. . Les  trois conditions sont indissociables et combinées. Il s’agit alors, non d’un mouvement social qui s’approfondit, mais spécifiquement d’une crise de la domination, une crise d’ensemble des rapports  sociaux…».
Le pari mélancolique (1997) p.78-79    

« La politique…  conserve une fonction d’orientation dans un jeu de possibles actualisables. Elle a pour tâche d’inventer un futur sans fin prédéterminée, '' à portée de présent''
Le pari mélancolique (1997) p.130

« Quand il faut, ni trop tôt ni trop tard. Dans la justesse de l’instant. ».
Le pari mélancolique (1997) p.164

 «Les lendemains, chantants ou non, ne sont pas prévisibles avec exactitude, mais les tendances du présent déchiré, lacéré de contradictions et blessé de sourdes menaces, ne sont pas pour autant inintelligibles et indéchiffrables. Renoncer aux prédictions hasardeuses n’annule pas l’impératif de changer l’ordre existant. Là où persiste le conflit, demeure aussi le choix, la décision, le risque raisonné entre plusieurs issues, et l’obligation inéluctable d’agir. ».
Le pari mélancolique (1997) p.296

« Pour avancer, il faut savoir repartir en arrière. Reculer pour mieux sauter. Remettre le passé en jeu.(…). Contre l’histoire toute faite, ''faite d’avance'', délivrer le ''se faisant'' du ''tout fait'' (…), la révolution est alors un ''pur présent  sans mélange'', qui se tourne vers le passé pout y déchiffrer  les présages du possible. ».
Une lente impatience (2004) p.406-407

« Quand les lignes stratégiques se brouillent ou s’effacent, il faut revenir à l’essentiel : ce qui rend inacceptable le monde tel qu’il va et interdit de se résigner à la force aveugle des choses. (…). C’est pourquoi le monde reste à changer (..) ».
Id. (2004) p.445


« L’art de la décision, du moment propice, de la bifurcation ouverte à l’espérance, est un art stratégique du possible. Non le rêve d’une possibilité abstraite, où tout ce qui n’est pas impossible serait possible, mais l’art d’une possibilité déterminée par la situation concrète : chaque situation étant singulière, l’instant de la décision est toujours relatif à cette situation, ajusté au but à atteindre. (…) la raison stratégique est l’art de la réponse appropriée. Elle ne domine pas la situation. Elle ne la survole pas. Elle ne la surplombe pas. Elle s’y enracine pour remettre en jeu les règles et les normes établies.».
Les irréductibles  théorèmes de la résistance à l’air du temps (2001) p.20

« Entre lutte sociale et lutte politique, il n’y a ni muraille de Chine ni cloison étanche. La politique surgit et s’invente dans le social, dans l’énoncé de droits nouveaux qui transforment les victimes en sujets actifs. »
Les irréductibles  théorèmes de la résistance à l’air du temps (2001) p.23

« La dialectique de l’émancipation n’est pas une marche inéluctable vers une fin assurée : les aspirations et les attentes populaires sont diverse, contradictoires, écartelées souvent entre une exigence de liberté et une demande de sécurité. La fonction spécifique de la politique consiste à les articuler et à les conjuguer à travers un devenir historique dont la fin demeure incertaine. ».
Les irréductibles théorèmes de la résistance à l’air du temps (2001) p.24

 « Les classes (sociales) s’auto-produisent, suivant un procès de cristallisation d’intérêts collectifs, d’une conscience de ces intérêts et d’un langage pour les dire. Elles se situent au point de rencontre entre un concept théorique et une énonciation née de la route. Le sentiment d’appartenance de classe résulte d’un travail politique et symbolique autant que d’une détermination sociologique. ».
Les irréductibles théorèmes de la résistance à l’air du temps (2001) p.32

« La politique n’est ni une compétence particulière ni une science exacte. (…) Elle n’obéit pas à une vérité autoritaire sans contradicteurs. ».
Les irréductibles théorèmes de la résistance à l’air du temps (2001) p.102 et 103

« Les portes d’une histoire ouverte battent sur des lendemains en friche. ».
La discordance des temps (1995) p.273

« Il faut à l’évènement ce mélange d’enthousiasme et d’effroi qui atteste une profonde blessure du temps, d’où s’envole soudain, dans l’éphémère de l’instant, le prodige d’une pensée nouvelle. ».
La discordance des temps (1995) p.279

« Tu n’as donc jamais remarqué qu’il faut le lire d’une traite, comme un polar à suspens ? Car c’est un polar. Dès le premier chapitre un crime et un vol ont été commis : on a volé la plus-value. On l’a cachée dans la marchandise. Il faut revenir sur le lieu du crime, fouiller les bas-fonds et les sous-sols de la production, y relever des indices. Ensuite, suivre les traces du butin, qui circule, comme une valise bourrée de dollars, comme une malle au trésor, qui se métamorphose, passe de main en main, revient à la case départ, soulève des querelles de partage entre marchands, industriels et financiers, qui  tournent à la crise, à la rixe et au règlement de comptes… ».      
  «le » désigne le Capital  de K. Marx.
Moi, la Révolution (1989) p.40

L'hymne du "Mai Daniel Bensaïd" ?

 

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